Communiqué du Comité de Mobilisation
Bonjour,
Le Comité de Mobilisation tient à apporter quelques corrections mais aussi des réponses à l'article publié ce mercredi 2 avril dans Nice-Matin.
Nous tenions tout d'abord à exprimer notre incompréhension face à la non-publication des chiffres donnés par le Comité de Mobilisation au sujet de la manifestation d'hier.
Nice-Matin parle de 900 manifestants, or ces chiffres sont même en deça des estimations policières, qui situent la mobilisation aux alentours de 1000 manifestants. Nous rappellons que, selon nos chiffres, nous étions plus de 1200 lycéens dans les rues de Cannes. Ces chiffres ne nous semblent pas délirants et méritent au moins une publication.
Ensuite, au sujet des revendications exprimées, seule la revendication qui concerne les suppressions de postes a été citée dans l'article, alors que les autres revendications justifiaient la mobilisation forte des lycées Carnot et les Coteaux notamment.
Nous rappellons que nos revendications, au-delà des suppressions de postes, concernent :
-Le retrait de la loi Pécresse d'autonomie des universités
-Le retrait de la réforme du bac pro
-Des garanties sur la sauvegarde des options artistiques
Nous tenons également à préciser, que, si les suppressions que nous dénonçons ne seront effectives que dans 2 des 4 lycées mobilisés sur Cannes, il est évident que les autres lycées cannois seront touchés par les 80000 suppressions de postes sur 5 ans au niveau national.
Au delà de petites imprécisions sur l'organisation et le trajet de la manifestation, nous tenions à apporter deux réponses aux propos des proviseurs des lycées Bristol et Ferry.
En effet, Mr Maurizi, proviseur du lycée Bristol, a affirmé la chose suivante :
"Mais il n'y aura aucune suppression d'option ou de discipline. Les professeurs en place devront faire plus d'heures supplémentaires."
Si le droit de réserve n'est pas ici outrepassé, il est toutefois surprenant que Mr Maurizi prenne les devants en parlant de suppressions d'options, ce que nous n'avions pas évoqué dans l'immédiat, même si c'est à terme un sujet d'inquiétude pour les lycéens des options arts du lycée Bristol.
Nous sommes toutefois en accord avec le constat sur les heures supplémentaires, et c'est bien là le problême le plus immédiat. Les professeurs qui font plus d'heures n'auront-ils pas plus de difficultés à apporter un enseignement de qualité, dans la mesure ou un professeur travaille déjà 40h par semaine ?* Quant aux options, il est évident que celles-ci sont menacées d'abord par les suppressions de postes dans les 5 années à venir, ensuite par la réforme prochaine du baccalauréat, qui s'annonce déjà comme la mesure la plus catastrophique concernant les lycées depuis un bon nombre d'années. Nous nous déclarons toutefois satisfaits de la bonne tenue du blocage d'hier, qui tient notamment à une retenue bienvenue de la part de l'administration du lycée.
Les propos du proviseur adjoint du lycée Jules-Ferry, Mr François, méritent également une réponse :
"[Les suppressions de postes] correspondent à des filières moins fréquentées. Il y avait un sureffectif de professeurs. Par contre, ce que nous déplorons, c'est un manque de dotation d'heures pour le soutien scolaire."
Si les suppressions de postes correspondaient à un "sureffectif", pourquoi ne pas profiter de la baisse de la démographie chez les lycéens pour permettre un meilleur suivi, un meilleur, par exemple, "soutien scolaire" ?
Nous savons que les classes sont souvent surchargées, et l'existence d'un sureffectif chez les professeurs peut permettre la mise en place d'heures en demi-groupe et d'heures de soutien scolaire, qui semblent manquer au proviseur-adjoint dans la DHG (Dotation Horaire Globale) annuelle.
Il est évident que le manque de réponse du rectorat et la fermeté ministérielle appellent à une mobilisation plus forte et surtout plus large. Une réunion du Comité de Mobilisation doit se tenir au cours de la journée de mercredi, nous y déciderons d'une nouvelle action pour les lycéens cannois avant le début des vacances de pâques, dans un souçi de mobilisation cohérente, permettant de faire pression sur le rectorat et les ministères concernés par nos revendications.
Le 02/04/2008 à Cannes (06)
P.S. : Suite à la publication dans le "journal" Paris-Match d'un article sur la mobilisation lycéenne, nous exprimons notre désaccord face à ce que nous estimons être une manipulation des chiffres. En effet, nous avons pu lire que nous étions...500 lycéens à la manifestation, alors que les chiffres de la police étaient déjà de 1000 manifestants et que les notres dépassaient facilement les 1200 ! Cette désinformation est indigne de toute prétention journalistique mais ne nous parait pas surprenante de la part d'un magazine qui ne cache pas ses sympathies vis-à-vis du pouvoir en place.